Et Orwell peut aller se rhabiller
Les crimes et délits policiers n’existent pas, ailleurs que dans la tête de ceux qui les voient, en dehors des corps qui les subissent. Les policiers sont par essence des victimes de la vindicte de médias islamo-gauchistes. Vive al-Sahhaf ! L’invasion de l’Irak n’a jamais eu lieu, les fiers soldats de Saddam ont repoussé les flasques yankees qui périrent dans leur vaine tentative de s’emparer de Bagdad la magnifique.
Mohamed Saïd al-Sahhaf a gagné une renommée mondiale lors de l’invasion de l’Irak par les troupes étatsuniennes en 2003. Et, rétrospectivement, on peut dire qu’il n’a pas volé sa notoriété avec ses discours enflammés assurant que l’armée irakienne tenait bon face à l’envahisseur alors que les GI’s défonçaient la porte du studio télé où il se trouvait. Il a été le prophète de notre temps : il annonçait que la politique serait un discours gouvernemental, non plus seulement trompeur comme il était d’usage, mais totalement invraisemblable, absolument déconnecté des faits.
La présidence de Trump ne fut rien d’autre que la consécration d’al-Sahhaf. Dès lors, dire que la place est pleine de trumpistes enthousiastes quand la photo montre une place vide est la norme. Le discours se suffit à lui-même, il n’a que faire de la réalité.
Aujourd’hui il y a des al-Sahhaf un peu partout, on les voit sur des plateaux de télé, on les entend à la radio, on les retrouve sur Twitter. Ils doivent faire des efforts d’imagination pour être remarqués car la compétition est rude sur le terrain du faux.
Tel président dit qu’il prône la libéralisation des brevets de vaccin, mesure contre laquelle il se bat fermement dans la réalité. Et on applaudit poliment à la prouesse mais le mensonge n’impressionne pas beaucoup, car on le sait capable d’énormités bien plus grandes (on va lui mettre un 2 sur l’échelle de Sahhaf sur ce coup, mention “peut mieux faire”).
Tel syndicaliste policier affirme, contre toutes les preuves, que l’enquête est irréprochable. Des policiers ont bidonné une enquête envoyant en prison plusieurs années durant de jeunes personnes n’ayant strictement rien à voir avec l’affaire (Viry-Châtillon). L’avocat de l’un d’eux participe à cette fiction parvenant à faire douter son client, un jeune homme qui pénètre dans un monde parallèle où ce qu’il sait être vrai perd de sa consistance. La réalité flotte, devient une illusion, puis s’évanouit pour laisser place aux affirmations, sûres et certaines, de policiers menteurs. À qui faut-il octroyer le prix Sahhaf ici ? Aux policiers qui ont falsifié l’enquête ? À cet avocat, censé défendre un client qu’il plonge dans un abîme d’incertitude ? Ou au syndicaliste policier qui vient défendre cette procédure de faussaire à la télévision ? Ce dernier ose dire “répéter des mensonges n’en fait pas une vérité” (beau renversement qui mérite un 5 –la meilleure note- sur l’échelle de Sahhaf).
Les crimes et délits policiers n’existent pas, ailleurs que dans la tête de ceux qui les voient, en dehors des corps qui les subissent. Les policiers sont par essence des victimes de la vindicte de médias islamo-gauchistes. Vive al-Sahhaf ! L’invasion de l’Irak n’a jamais eu lieu, les fiers soldats de Saddam ont repoussé les flasques yankees qui périrent dans leur vaine tentative de s’emparer de Bagdad la magnifique.
Et aujourd’hui, mercredi 19 mai 2021, nous avons l’honneur de décerner un Prix collectif Al-Sahhaf à l’ensemble des syndicats de police qui appellent à manifester devant le Parlement, rejoints par les dirigeants politiques de gauche, de droite, d’extrême-droite et du centre. Tous ensemble dans la falsification du monde. Ils réclament une “simplification de la procédure pénale”, et ils font ainsi honneur à al-Sahhaf. Car cette “simplification” impliquerait que les rares juges qui doutent encore de la parole policière n’aient plus le pouvoir de la contester. Ainsi, les dernières voix discordantes à la sahhafisation du monde n’auront qu’à se taire. C’est pourquoi l’intersyndicale des policiers et la presque totalité des partis politiques (PCF-PS- EELV-LRM-LR-RN) méritent amplement ce prix. Applaudissement.
Et Orwell, va te coucher !
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