C’est bien, Hanouna. Mais peut mieux faire

 

Contrairement à ce qui a été beaucoup dit, Hanouna est un piètre chien de son maître. Cette chronique exprime sa solidarité avec Bolloré, souvent seul face à des employés d’une incompétence affligeante. Hanouna a même oublié que la TNT (sur laquelle se diffuse C8) appartient au domaine public, et non à Bolloré.

Les médias plus ou moins de gauche ont pris pour habitude de taper sur les milliardaires. Comme s’ils fussent la cristallisation de tous les maux de notre monde. Alors certes, défaire les très grandes fortunes (et empêcher qu’elles se reconstituent) serait une action de salubrité publique. Par la corruption, la pollution et l’exploitation, les milliardaires bousillent notre planète. La nocivité des très riches est indéniable.

Pour autant, il ne faut pas oublier qu’eux aussi, les très riches, ont des soucis. Tenez, par exemple, Bolloré. Voyez la difficulté qu’il rencontre pour recruter un personnel un tant soit peu présentable, voire un minimum compétent. Bien sûr, tous les gauchistes de France et de Navarre ont remarqué l’empressement de son larbin Hanouna à limiter la liberté d’expression là où commence l’entreprise (ou l’emprise) du patron.

Mais, d’abord, Hanouna a fait une gaffe. Il est censé faire croire que le groupe Bolloré-Chéri (Hanouna parle ainsi, avec plein de « mon chéri » par-ci par-là) est le lieu d’épanouissement de la libre parole. Bolloré-Chéri doit paraître comme la personne qui, précisément, permet la liberté d’expression (contre cet affreux service public, infesté de censeurs bien-pensants). Or, Hanouna a clairement dit qu’on ne dit pas tout chez Bolloré-Chéri. On y dit ce que Bolloré-Chéri veut bien entendre. Point.

Donc, déjà, laisser ainsi à nu son patron, c’est pas top. Il faut apprendre à tenir sa langue, Hanouna. Pour bien lécher les mocassins (à glands) du patron, il faut exercer sa langue, sinon ça bave. Il ne faut pas baver, Hanouna, ça tâche les chausses de monsieur.

C’est bien Hanouna. Mais peut mieux faire

Mais, surtout, cher larbin, ça ne suffit pas de sursauter comme un chaton effrayé, crier comme un putois et insulter comme un charretier. Il faut aussi mieux expliquer ce qui est dicible et ce qui ne l’est pas chez Bolloré-Chéri. Là, franchement, on a l’impression que seul le nom du patron ne doit pas être cité. C’est bien de protéger le nom du boss quand il est question du saccage de l’Afrique et de promotion de l’extrême-droite en France. Mais c’est un peu court, cher larbin.

Ce sont toutes les entreprises avec lesquelles ton patron est en affaire qu’il faut éviter de salir chez Bolloré-Chéri. Ne te souviens-tu pas que quand Canal+, a peine racheté par ton maître, allait diffuser un documentaire sur le Crédit Mutuel, il fut interdit? Michel Lucas, alors patron de la banque, était un pote de Bolloré-Chéri. Donc, ses entourloupes avec le fisc ne devaient pas se montrer sur Canal. C’est simple, pourtant.

Il faut donc, cher larbin, expliquer à ton auditoire que ce n’est pas bien de parler de Bolloré-Chéri sur Bolloré-TV mais que ce n’est pas bien non plus de parler des amis de Bolloré-Chéri. Ça le chagrine, tu comprends? Et un patron chagrin, c’est vilain. Ton job c’est le rendre joyeux, heureux, épanouis.

Pauvres milliardaires, obligés de recruter des incompétents

Voilà où en sont les milliardaires. A devoir compter sur des larbins qui ne savent pas faire leur travail. Une catastrophe très peu relayée dans les médias, si bien que les milliardaires souffrent de ces incompétences en silence. Franchement, pour en venir à recruter un abruti comme Hanouna qui, avec tous ses buzz ignobles (danse sur le cadavre de petite fille, et j’en passe) ne parvient même pas à la moitié de l’audience de France 3- Région (5, 3 millions de téléspectateurs). C’est la loose totale.

Post-scriptum: toutes les fréquences du TNT appartiennent au domaine public (pas à Bolloré)

PS: Mon petit Hanouna-Chéri, tu fait une petite erreur quand tu dis et pense être chez ton seul patron, ton Bolloré-Chéri. En effet, une fréquence TNT n’appartient pas au « patron » de la chaîne qui ne dispose que d’une concession. Autrement dit, celle-ci est révocable ou, du moins, il est possible pour l’État de ne pas renouveler cette concession. La fréquence de la chaine appartient au domaine public et l’Arcom (ex-CSA) octroie une concession. Il serait bon, mon petit chéri, que tu apprennes un peu le droit, juste histoire de ne pas dire n’importe quoi. 

Publié sur Hiya!, 23 novembre 2022

 

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