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Affichage des articles du 2016

Simplisme et complot, deux lectures opposées

J’avoue souvent préférer la simplicité, voire le simplisme, à la complexité. J’ai même eu tendance à me référer à des complots pour expliquer certains évènements. Pire, en fait, je n’ai pas l’intention de changer sur ces points. Mais il est vraiment temps de préciser ce qu’on entend par simplicité et complexité. Ce n’est pas la même chose de dire que puisqu’une centaine de personnes détiennent la moitié des richesses mondiales, elles sont responsables de la plupart de maux de l’humanité, et dire que puisque Daesh est contre Bashar, la rébellion syrienne est djihadiste.  Ce sont certes deux propositions simples mais elles ont des fonctions totalement différentes. Dans un cas, le chiffre illustre toutes les injustices, la destruction de la planète et la captation de toutes les richesses par une oligarchie dont on peut clairement identifier les noms et prénoms de ses membres. Cela n’éclaire pas tous les rouages permettant cette aberration mais ça désigne le problème majeur de notre t

En Argentine, Trump règne déjà

Le président argentin, Mauricio Macri, ne défraie pas la chronique par des défécations verbales à la manière de Trump ; il se caractérise même par une certaine discrétion langagière qui laisse supposer un dégoût pour la parole en soi, assez paradoxal pour un politicien. Pourtant, au-delà des liens en affaires réunissant à plusieurs reprises par le passé ces deux multimillionnaires adeptes de l’évasion fiscale, on retrouve bien des points communs entre les deux personnages. Ainsi du machisme, pornographique dans la version Trump, se retrouve aussi central chez son devancier argentin qui estime que "toutes les femmes aiment recevoir des compliments, même si on leur dit 'quel beau cul tu as' "  » [A todas las mujeres les gustan los piropos, aunque les digan ‘que lindo culo tenes’ ] . Ainsi du parfait mépris pour la Justice, du moins telle qu’elle est comprise par les systèmes démocratiques issus de Montesquieu. Ici, là où Trump affirmait qu’il enverrait Madame

La corruption, un prisme apolitique

En 1997, un ambassadeur des Etats-Unis en poste en Equateur dénonçait la “corruption” du gouvernement local alors dirigé par le fantasque M. Abdalá Bucaram. En Equateur, nous fûmes tous émerveillés par la grande lucidité de son Excellence mais, il faut le dire, un peu surpris par cette subite prise de conscience puisque la “corruption” nous la vivions déjà dans le gouvernement précédent, et le précédent, et le précédent sans qu’aucun ambassadeur étatsunien ne s’en aperçoive. Il faut croire que cet ambassadeur-là était d’une exceptionnelle clairvoyance. Quelques semaines plus tard, le gouvernement honni était renversé et Adbalá s’amusait à narguer les Equatoriens avec ses millions volés depuis son exil doré au Panama. M. Abdalá fut remplacé par un autre président, que nous ne jugeâmes pas moins corrompu et les élections suivantes amenèrent d’autres ou les mêmes corrompus, sans que Monsieur l’ambassadeur ne s’émeuve de nouveau. Oui, il y a de mauvaises langues pour suggérer que le renve

Assassinat d’une matonne progressiste

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Aujourd’hui le rouge à lèvre lui mange toute la bouche jusqu’au nez, le crayon noir salit le contour de ses yeux; avec ses cheveux noirs en bataille, elle a l’aire d’une sorcière. Je la préférais hier, elle était terriblement belle en Princesse Noire. C’est comme ça avec elle, tu ne sais jamais à quoi t’attendre. C’est gênant pour les monologues que je prépare, dans lesquels je la convaincs de ma responsabilité, je parle toujours à une autre. Si j’arrivais à lui dire tout ce que je prépare, elle en verrait de la cohérence. A chaque fois, je me retrouve à bafouiller quelque chose d’autre; embarqué sur des terrains plus glissants, je dégringole allègrement et, le temps de m’en apercevoir, je suis recalé, condamné à préparer la prochaine session. C’est ma psy, c’est une salope. ( Jeunesse Exquise ) Dans la nouvelle Jeunesse exquise écrite il y a une quinzaine d’années, je racontais des évènements marquants de la fin de mon adolescence. J’y décrivai