Articles

Affichage des articles du 2023

Définir l'action terroriste

Image
  L’action terroriste n’est pas qu’un délire de l’antiterrorisme, mais qu’est ce ? Alain Gresh, dans un entretien au Média  [ 3 ] , rappelle une évidence, nécessaire de souligner dans le capharnaüm des stridences médiatiques (j’y reviendrai) se déchainant depuis le 7 octobre : il n’existe pas d’« organisation terroriste », dans le sens où aucun groupe, parti ou mouvement n’a pour objectif ou programme le terrorisme en soi. « Organisation terroriste » est une nomenclature politique, en l’occurrence utilisée par les États-Unis et l’Union Européenne pour désigner le Hamas (ce qui leur interdit de parler avec cette organisation politique, obligeant de passer par des tiers). Il n’existe aucun consensus international sur une définition du terrorisme et encore moins sur une liste « d’organisations terroristes ». La tentation d’évacuer le terme A l’instar de nombre de personnes agacées par ce terme de « terrorisme », ou plus exactement par son utilisation ne servant qu’

Guerres, mercenariat et extrême-droites (II)

  Après nous avoir exposé dans un précédent numéro de lundimatin les similitudes entre le groupe Wagner et Blackwater aux Etats Unis , Jérémy Rubenstein revient cette semaine sur les liens entre mercenariat, prolifération des forces spéciales et prospérité des extrême-droites, en rappelant les pratiques d’anciens militaires de l’armée française envoyés au Katanga au début des années 1960. Dans la perspective de lier forces spéciales, extrême-droite et mercenariat comme l’y invitait un précédent texte, je propose de revenir sur une histoire très connue en France, celle« des Affreux » au Katanga, ou le« moment congolais de l’extrême-droite européenne », selon le titre d’un article de Nicolas Lebourg  [ 1 ] . Ce retour sur des choses passées, et relativement bien connues grâce à des enquêtes journalistiques et universitaires, éclairent quelques aspects du mercenariat actuel. Il s’agira ici de faire des aller-retours entre des aspects apparemment surprenants d

Guerres, mercenariat, et extrême-droites

  Depuis ses multiples interventions en Crimée, en Syrie et dans plusieurs pays d’Afrique et, surtout, en Ukraine, le « groupe Wagner » (l’armée privée fondée par Dmitri Outkine probablement en 1994, propriété du milliardaire Evgueni Prigojine) est sous le feu des projecteurs médiatiques occidentaux. Leurs exactions, manipulations, opérations de propagande et tueries sont plus ou moins bien documentées par des journalistes du monde entier. Cette prise de conscience du rôle des mercenaires dans les conflits contemporains est bienvenue mais il est plutôt rare que les mêmes journalistes remarquent que Wagner ne diffère guère de sa cousine étasunienne des années 2000, la sinistre Blackwater (fondée en 1997 par le multimillionnaire Erik Prince). De même, le lien entre ces SMP (« Sociétés Militaires Privées », selon la terminologie imposée par le lobbying de ces entreprises de mercenariat) et les forces spéciales n’apparait que rarement. Enfin, le lien entre l